LEISHMANIOSE

echinococcose 5

L’Echinococcose Alvéolaire humaine

Une maladie rare, mais redoutable.

 

 

Provoquée par le développement, chez l’homme, de la larve du ténia du renard.

Pas de symptômes précoces spécifiques.

Durée d’incubation: 10 ans.

Evolution de la maladie chez l’homme: cancer du foie.

Coût du traitement d’un patient évalué à: 250 000 €

RECOMMANDATIONS VIS A VIS DE L’ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE

Nous devons tous faire attention à ne pas contracter l’échinococcose, quelque soit le département
dans lequel on vit et on travaille. En effet, même si le département dans lequel on vit
n’est pas réputé avoir d’échinococcose, ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, ça veut
seulement dire qu’on ne l’a pas trouvé ou pas encore étudié…
Et
si vous êtes dans un département à risque, où des cas humains d’échinococcose sont
connus, ou bien si vous avez connaissance de cas sur animaux, raison de plus pour se
protéger !!!
La carte des cas humains d’échinococcose alvéolaire en Europe est la suivante

(source : www.EurEchinoReg.org)

Répartition des cas humains identifiés d’échinococcose alvéolaire de 1982 à  2001

(un point = un cas) en fonction du lieu d’habitation.

Les symptômes de la maladie chez l’Homme sont : douleurs abdominales, jaunisse, fièvre.

Mais les signes de la maladie interviennent tardivement, généralement plusieurs années après l’ingestion
des oeufs, car le développement des larves est long.

Ces dernières se développent dans le foie pour former une sorte de tumeur, mais elles peuvent aussi
coloniser d’autres organes (poumons, cerveau, muscle, os, etc.)

Le diagnostic peut être posé par échographie pour visualiser les kystes, par histologie sur biopsie
ou par sérologie (kit ELISA). Néanmoins, une sérologie positive n’est pas une preuve de
maladie, elle peut signifier un contact antérieur avec le parasite, accompagné d’une minuscule
cicatrice calcifiée sur le foie. En effet, l’Homme est un mauvais hôte et il peut s’en débarrasser
spontanément.

Le traitement est soit chirurgical (ablation des kystes parasitaires), soit médical : le médicament ESKAZOLE

stoppe l’évolution du parasite mais ne le tue pas. Il doit donc être pris à vie. Le taux de survie des malades diagnostiqués

et traités est de 88%, la maladie est donc mortelle pour certains cas.

Lésions hépatiques d’échinococcose alvéolaire sur humain (source : EurEchinoReg) : aspect en nid d’abeille, d’où le nom «
alvéolaire »

L’échinocoque est un parasite dont le cycle de vie fait intervenir un hôte définitif et un hôte intermédiaire.

L’hôte définitif héberge le parasite adulte, producteur d’œufs expulsés avec les excréments
fécaux, tandis que l’hôte intermédiaire, nécessaire au développement des larves, a ingéré
des oeufs et sera mangé par l’hôte définitif.

Il ne faut pas penser que seuls les renards sont porteurs d’échinocoques ! S’ils sont les principaux
hôtes définitifs d’Echinococcus multilocularis, ils n’en sont pas les seuls. Tous les carnivores
peuvent être hôtes définitifs : lynx, mustélidés, raton laveur …mais aussi les carnivores
domestiques (chat, chien) !

Dans la base SAGIR, nous avons recensé 47 cas d’échinococcose en tout :

les hôtes intermédiaires sont Castor, Chamois, Chevreuil, Isard, Marmotte et Sanglier ;

les hôtes définitifs sont Lynx et Renard.

L’Homme peut intervenir dans le cycle comme impasse parasitaire, c’est à dire qu’il peut se contaminer
mais ne contaminera personne par la suite. Il peut se contaminer avec des œufs produits
par les hôtes définitifs (=tous les carnivores domestiques ou sauvages).

Les hôtes définitifs peuvent porter des oeufs dans le tube digestif, lieu de vie des parasites adultes et lieu de
ponte, mais également sur leur pelage, qui se souille par les fécès et le milieu extérieur. Par contre,
il n’y a peu de risque de contamination humaine par manipulation des hôtes intermédiaires.

Le manuel de l’O.I.E. (Office International des Epizooties) sur l’échinococcose humaine et animale
donne les informations suivantes :


pour tous :

-les oeufs sont très résistants, et peuvent rester infectants après plus d’un an dans le milieu extérieur ;

-les températures des congélateurs domestiques (–18°C ou –20°C) sont insuffisantes

pour  tuer l’échinocoque : il faut descendre à –70°C au moins.

– pour ne pas contracter l’échinococcose par l’alimentation, il faut cuire à plus de 60°C
pendant au moins 30 minutes les aliments qui pourraient être contaminés :

pissenlits, champignons, fruits sauvages, …

– il faut se laver soigneusement les mains après avoir caressé un animal potentiellement
contaminé, faire attention en jardinant (port de gants), car le pelage des animaux
et la terre peuvent porter les oeufs de l’échinocoque.

– il faut faire vermifuger régulièrement les chiens (PRAZIQUANTEL ND, deux fois par an).


pour les laboratoires :

les désinfectants usuels sont inefficaces !!! Quant à la solution d’hypochlorite de sodium
(eau de Javel), son efficacité dépend du degré chlorométrique, de la température et de

l’absence de matières organiques. Le chlore étant très volatil, l’eau de Javel devient rapidement
inefficace après ouverture. Il convient donc d’utiliser de préférence des berlingots plutôt
que des bidons, de n’utiliser que de l’eau de Javel ouverte récemment et de faire très
attention aux dates de péremption
.

-les personnes qui manipulent doivent porter des vêtements de protection, incluant

masque, charlotte, gants et bottes.

-les animaux et prélèvements susceptibles d’être contaminés doivent être manipulés dans des pièces à sol facilement lavable et désinfectable. Concrètement, une salle d’autopsie qui réponde aux normes P3

est requise par les travaux sur le parasite.

A défaut, le sol doit être recouvert au préalable d’une feuille plastique de protection, qui sera
incinérée par la suite. Lorsqu’on est sur le terrain, si un site est contaminé, il faut retirer 1 à 2
cm d’épaisseur de terre et désinfecter à la flamme le sol restant. Cette méthode n’est
pas efficace à 100% ; car la température de la flamme chute rapidement au contact de la terre, surtout si la
terre est humide.

– les moyens de désinfection en fonction des matériaux sont présentés dans le tableau
ci après :

Type
de matériel                                                                                    ou  objet Méthode de désinfection

Fécès                                                                                               Ebullition pendant 5 minutes

ou  Stérilisation en autoclave

ou Incinération

ou Congélation à –80°C pendant 48 h à coeur

Cadavre complet                                                                            Congélation à –80°C à coeur pendant 7 jours

tube digestif ligaturé                                                                        ou  Incinération

Instruments et équipements (tables, etc.)                                          Stérilisation en autoclave en
métal                                                                                                  (solution de NaOCl à 3.75% pendant 1 h)

Sol des pièces                                                                                      Eau bouillante

(solution de NaOCl à 3.75% pendant 3 h)

Vêtements, linges                                                                                 Stérilisation en autoclave

ou lavage en machine à 60°C pendant 1h

Vêtements de protection en plastique                                                   Stérilisation en autoclave

ou  Incinération

Boues d’épuration, composts                                                             température de 65°C pendant au moins 30 minutes

(température obtenue par fermentation ou par chauffage)

En conclusion et en résumé, les précautions à chaque étape, en plus des règles d’hygiène habituelles,
doivent être :

Découverte d’un cadavre de carnivore : le découvreur porte des gants et un masque pour mettre
l’animal dans un sac plastique étanche et bien fermé, en évitant de respirer l’air du sac à la fermeture,

de s’essuyer le nez ou la bouche pendant la manipulation

transport jusqu’au laboratoire : dans un sac plastique étanche, doublé d’un deuxième sac plastique

– les gants ayant servi à mettre le cadavre dans le premier sac seront mis entre le 1er

et le second (donc mis à l’équarrissage par le Laboratoire) – nettoyage soigné des mains

au laboratoire : autopsie de l’animal : ligature du tube digestif (de la sortie de l’estomac jusqu’au
rectum) autopsie normale du congélation du tube digestif reste de l’animal dûment identifié à –80°C pendant
4 jours minimum (une semaine en routine) poursuite de l’autopsie et de la parasitologie

compte rendu d’autopsie complet désinfection du matériel d’autopsie et
de la table incinération du cadavre et des plastiques du transport

QUELLE MALADIE CHEZ L’ANIMAL ?

Epidémiologie

Espèces pouvant être infectées par Echinococcus multilocularis:

Carnivores (renard, mais aussi le chien, voire le chat).

Rongeurs sauvages (en particulier les campagnols).

Distribution géographique et fréquence des cas  d’infection par Echinococcus multilocularis  :

Uniquement dans l’hémisphère Nord en zones de climat froid.

En Europe du Nord et de l’Est : Suisse, Allemagne, Belgique, Italie…

En France : quart Nord-Est (Vosges, Ardennes, Jura, Franche-Comté, Alpes), Massif Central (Auvergne).

Transmission de Echinococcus multilocularis :

Par voie digestive :

Carnivores : en mangeant de petits rongeurs infectés par  Echinococcus multilocularis.

Les carnivores hébergent le ver dans leur intestin grêle, et rejettent ses œufs microscopiques par leurs déjections.

Les œufs adhèrent fortement aux végétaux et au sol et sont très résistants aux conditions environnementales.

Rongeurs : par ingestion d’aliments ou d’eau souillés par des excréments de carnivores contenant des œufs du parasite.

Symptômes

Le plus souvent sans symptôme.

QUELLE MALADE CHEZ L’HOMME ?

Épidémiologie

Transmission de la Echinococcus multilocularis :

Par voie digestive :

En portant à la bouche des mains contaminées par des œufs du parasite présents sur des végétaux, le sol,

le pelage de chiens ou de chats…..

Le plus souvent par ingestion de végétaux contaminés (légumes, fruits, baies et salades sauvages, champignons),

mangés crus ou peu cuits.

Fréquence des cas :

Rare, uniquement dans les zones touchées par la maladie animale.

Symptômes et évolution

Absence de symptôme (incubation), souvent pendant plusieurs années.

Envahissement progressif du foie par le parasite.

En l’absence de traitement, décès du malade.

QUELLE CONDUITE A TENIR POUR EVITER D’ETRE CONTAMINE ?

Porter des gants lors de la récupération des excréments et du nettoyage
des locaux puis se laver les mains.

Se laver les mains (eau potable +savon) systématiquement.

Dans les régions à risque

Ne jamais manger de plantes ou de fruits sauvages crus (pissenlits,
myrtilles, fraises……). Les laver et les cuire.

Port de gants pour les travaux de plein air, et lors de la vermifugation
des chiens et des chats parasités.

Lavage des mains après ces travaux et après le toilettage des animaux de
compagnie.

QUEL STATUT DE LA MALADIE ?

Santé animale : Ce n’est pas une maladie animale  réputée contagieuse.

Santé publique : Ce n ‘est pas une maladie humaine à déclaration obligatoire.